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interprètes, un trompette et un tambour. Ils prirent ensuite deux facteurs de plus, pour les charger du soin de leur commerce à Canton, pendant qu’ils feraient le voyage de Pékin. Leurs présens étaient de riches étoffes de laine, des pièces de belle toile, plusieurs sortes d’épiceries, du corail, de petites boîtes de cire, des lunettes d’approche et des miroirs, des épées, des fusils, des plumes, des armures, etc. Leur commission se réduisait à former une alliance solide avec l’empereur de la Chine, en obtenant la liberté du commerce pour les Hollandais dans toute l’étendue de l’empire.

Ils partirent de Batavia le 14 juin 1655, dans deux yachts, qui devaient les transporter à Canton, d’où ils avaient ordre de se rendre aussitôt à Pékin. Le même jour du mois de juillet suivant, ils passèrent à la vue de Macao. Cette ville est bâtie sur un rocher fort élevé, qui est environné de tous côtés par la mer, excepté de celui du nord, par lequel une langue de terre fort étroite le joint à l’île du même nom. Son port n’a point assez d’eau pour recevoir les gros navires : elle est célèbre par la fonte de canons qui s’y fait du cuivre de la Chine et du Japon. La place est revêtue d’un mur, et défendue vers la terre par deux châteaux situés sur deux collines. Son nom est composé d’ama, qui était celui d’une ancienne idole, et de gao, qui signifie en langue chinoise rade ou retraite sûre. Les Portugais ayant obtenu ce vaste terrain pour