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rant de toutes leurs forces, cherchaient à s’échapper par quelque ouverture. Elles prenaient toujours du côté où elles n’apercevaient personne ; mais venant à découvrir les chasseurs qui fermaient l’enceinte, elles retournaient sur leurs pas vers l’autre bout, d’où elles revenaient ensuite, et se lassaient inutilement à courir. La pluie cessa, et l’on continua de marcher jusqu’à la plaine. L’empereur, et ses deux fils, qui étaient dans l’enceinte avec quelques-uns de leurs gens qui détournaient les chèvres de leur côté, en tuaient quelques-unes à mesure qu’ils avançaient. Il s’en sauva plusieurs ; car, lorsqu’elles sont effrayées, elles passent à travers les jambes des chevaux ; et s’il en sort une de l’enceinte, toutes les autres de la même bande ne manquent pas de la suivre par le même endroit. Alors les chasseurs qui n’étaient pas de l’enceinte les poursuivaient à la course, et les tiraient à coups de flèches. On lâcha les lévriers de l’empereur, qui en tuèrent un grand nombre. Cependant sa majesté, en ayant vu sortir plusieurs par la négligence de quelques-uns de ses kyas, se mit en colère, et donna ordre qu’on saisit les coupables.

» En arrivant dans la plaine où l’enceinte finissait, les chasseurs se serrèrent insensiblement jusqu’à se toucher l’un l’autre. Alors sa majesté fit mettre pied à terre à tout le monde, et, demeurant avec ses fils au milieu de l’enceinte, qui n’avait plus que trois ou quatre cents pieds de diamètre, il acheva de tirer