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loin, un cavalier le prend facilement à la course.

» Quelques jours après, toutes ces troupes ayant été commandées pour faire une enceinte sur des collines qui étaient remplies de chèvres jaunes, l’empereur partit pour cette chasse dès sept heures du matin. On fit un grand tour, tandis que les bagages suivirent le droit chemin, qui était plus court de vingt ou trente lis. Les chèvres jaunes sont si sauvages, qu’il faut les environner de fort loin. Pour commencer l’enceinte, les chasseurs s’éloignent les uns des autres de vingt ou trente pas, et s’avançant avec lenteur, ils s’approchent insensiblement et chassent les chèvres à grands cris. L’enceinte de ce jour-là n’avait pas moins de cinq à six lieues de tour. Elle embrassait quantité de collines, toutes remplies de chèvres, et se terminait à une grande plaine où l’on devait courir le gibier qui se trouvait enfermé. On vit des troupeaux de quatre et de cinq cents chèvres.

» Aussitôt que l’empereur fut arrivé proche de l’enceinte, on se mit à marcher fort doucement. Sa majesté envoya ses deux fils sur les ailes, et marcha au centre de l’enceinte. Après avoir passé quelques-unes des hauteurs, on commença bientôt à découvrir plusieurs bandes de chèvres.

» Pendant que l’enceinte se resserrait, le ciel se couvrit. Il s’éleva un grand orage avec de la grêle, du tonnerre et de la pluie. Les chasseurs furent obligés de s’arrêter, et les chèvres, cou-