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» Il se trouve près du lieu où nous campâmes des eaux chaudes et médicinales que l’empereur eut la curiosité de visiter, et où il s’arrêta jusqu’au soir. Il m’y fit appeler ; et m’ayant montré la source, il me demanda la raison physique de cette chaleur, si nous avions en Europe des eaux de cette nature, si nous en usions, et pour quelle sorte de maladies.

» Ces eaux sont claires dans leur source ; mais elles ne me parurent point si chaudes que celles qui sont au pied du mont Pé-tcha, un peu au nord-est de celles-ci. Dans les premières, à peine pourrait-on mettre la main entière sans la brûler ; au lieu que dans celles-ci on peut la tenir quelques momens sans être incommodé de la chaleur. Mais ce qu’il y a de plus étrange, c’est que dans le voisinage on trouve une source d’eau fraîche. On a tellement dirigé l’eau de ces deux sources, qu’elles se joignent d’un côté, et que de l’autre il reste un filet d’eau chaude toute pure. L’empereur a fait construire dans le même lieu trois petites maisons de bois, avec un bassin de bois dans chacune, où l’on peut se baigner commodément. Sa majesté, s’y baigna, et nous ne revînmes au camp que vers la fin du jour.

» Le lendemain nous partîmes sur les sept heures du matin. L’empereur me demanda si j’étais fatigué du voyage. Pendant toute la marche on ne cessa point de chasser aux lièvres et aux chevreuils.