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droite, les autres à gauche, un à un, avec ordre au premier de chaque côté de marcher sur la ligne qu’il leur marqua, jusqu’à ce qu’ils fussent réunis dans l’endroit qu’il leur avait assigné. Ils exécutèrent ponctuellement cet ordre, sans que la difficulté du chemin leur fit perdre leurs rangs.

» Aussitôt que l’enceinte fut formée, avec une promptitude qui me surprit, l’empereur fit signe de commencer les cris ; alors les chasseurs, se mirent à crier ensemble, mais à peu près du même ton et d’une voix médiocre, qui ressemblait assez à une espèce de bourdonnement. On me dit que ces cris se faisaient pour étourdir le chevreuil, afin qu’étant frappé de tous côtés par un bruit égal, et ne sachant par où prendre la fuite, on pût le tirer plus facilement. L’empereur entra dans cette enceinte, suivi seulement de deux ou trois personnes, et s’étant fait montrer le lieu où était le chevreuil, il le tua du second coup de fusil.

» Après cette première enceinte, on en fit une seconde sur des penchans de montagnes. Comme ils n’étaient pas si rudes que les premiers, les chasseurs demeurèrent à cheval, et deux chevreuils qui s’y trouvèrent enfermés furent tués tous deux de la main de l’empereur. Sa majesté tira trois coups en courant au galop : je vis ce prince aller à bride abattue, soit en montant ou en descendant par des pentes fort raides, et tirer de l’arc avec une