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connaître que le trône était occupé par un méchant homme, et qu’il fallait l’en faire descendre pour y substituer un meilleur prince.

» Le président tartare du tribunal ne voulut pas que cette remarque fut insérée dans le mémorial qui devait être présenté à l’empereur. Son lieutenant eut une longue dispute avec lui, et prétendait au contraire qu’on y devait insérer ce qui se trouvait dans le Chen-chou, parce que c’était l’ordre du tribunal, et qu’en le suivant ils ne devaient pas craindre que leur conduite fut désapprouvée. »

Les missionnaires ne nous apprennent pas comment ce différent fut terminé. Il paraît que le tribunal des mathématiques de Pékin était moins habile que le collége des augures romains, qui ne trouvaient jamais dans les livres des sibylles que ce qu’il fallait y trouver suivant le temps et les circonstances. L’oracle de Chen-chou était bien mal placé sous un prince aussi respecté que Khang-hi.

Gerbillon, parti une troisième fois pour la Tartarie, à la suite de l’empereur, décrit une chasse au chevreuil.

« Ce prince monta au sommet d’une montagne, sur le penchant de laquelle le chevreuil était couché. Il fit mettre pied à terre aux chasseurs qui étaient tous de ces Mantchous qu’on appelle Nouveaux, parce qu’ils sont nés dans le vrai pays des Mantchous. L’empereur se sert d’eux pour ses gardes et ses chasseurs. Il les envoya, les uns à