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dure rouge sur laquelle étaient peints les dragons de l’empire. C’était la marque du chef d’un des huit étendards de l’empire. Ensuite venaient huit chevaux de main, deux à deux, et proprement équipés ; ils étaient suivis d’un autre cheval seul, avec une selle, dont il n’y a que l’empereur qui puisse se servir, et ceux qu’il honore de ce présent, faveur qu’il n’accorde guère qu’à ses enfans. Je n’ai vu qu’un seul seigneur, des plus grands et des plus favorisés, qui eût obtenu cette marque de distinction. Les enfans et les neveux du mort environnaient la chaise où étaient portées les cendres ; ils étaient à cheval et vêtus de deuil : huit domestiques, accompagnaient la chaise à pied. À quelques pas suivaient les plus proches parens et les deux grands que l’empereur avait envoyés.

» En arrivant près de la chaise, nous mîmes pied à terre, et nous rendîmes les devoirs établis par l’usage, qui consistent à se prosterner quatre fois jusqu’à terre. Les enfans et les neveux du mort descendirent aussi de leurs chevaux, et nous allâmes leur donner la main, ce qui est la manière ordinaire de se saluer : ensuite, étant remontés tous à cheval, nous nous rejoignîmes au convoi.

» À trois quarts de lieue de l’endroit où l’on devait camper, nous vîmes paraître une grosse troupe de parens du mort, tous en habit de deuil. Les enfans et les neveux mirent pied à terre, et commencèrent à pleurer autour de