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les. Tout y était modeste, mais d’une propreté extrême, à la manière des Chinois. Ils font consister la beauté de leurs maisons de plaisance et des jardins dans une grande propreté, et dans certains morceaux de rocailles extraordinaires, qui ont l’air tout-à-fait sauvage ; mais ils aiment surtout les petits cabinets et les petits parterres fermés par des haies de verdure, qui forment de petites allées : c’est le goût général de la nation. Les personnes riches y font une dépense considérable. Ils épargnent bien moins l’argent pour un morceau de vieille roche qui ait quelque chose de grotesque et de singulier, comme d’avoir plusieurs cavités ou d’être percé à jour, que pour un bloc de jaspe et pour quelque belle statue de marbre. Quoique les montagnes voisines de Pékin soient remplies de très-beau marbre blanc, ils ne l’emploient guère que pour l’ornement de leurs ponts et de leurs sépultures.

« Le 1er. d’avril, continue le père Gerbillon, nous allâmes, comme les jours précédées, faire notre explication de géométrie à l’empereur, dans sa maison de plaisance ; il nous traita avec sa bonté ordinaire, et nous fit présent de différentes choses qui lui étaient venues du sud. Je lui expliquai l’usage des logarithmes pour la division.

» Le 5, nous reçûmes avis par un exprès dépêché de Tsin-nan-fou, capitale de la province de Chan-tong, que le gouverneur de