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la cérémonie ordinaire au milieu de la cour, le visage tourné du côté du nord, où était alors l’empereur : sa majesté lui envoya un grand plat d’or rempli de viandes de sa table : elle fit la même faveur à deux de ses hyas ou de ses gardes, pour lesquels son affection s’était déclarée. Ensuite l’ordre vint de nous mener à l’appartement d’Yang-tsin-tien, où nous étions accoutumés d’aller tous les jours.

» De là nous allâmes à la porte des deux frères de l’empereur, qui sont les deux premiers régulos ; à celle des enfans du quatrième régulo, mort l’année précédente ; car l’usage est de se présenter seulement à la porte ; il est rare qu’on se voie ce jour-là.

» Le frère aîné de sa majesté et les trois régulos nous envoyèrent chacun un de leurs gentilshommes pour nous remercier, s’excusant sur la fatigue qu’ils avaient essuyée tout le matin, soit en accompagnant l’empereur à la salle de ses ancêtres, soit en attendant fort long-temps dans le palais. L’officier du frère aîné de l’empereur nous obligea d’entrer dans la salle d’audience de ce prince et d’y prendre du thé.

» Le 13, nous fûmes appelés, le père Bouvet et moi, dans l’appartement d’Yang-tsin-tien. L’empereur étant venu nous y trouver, nous demanda en tartare si nous avancions dans l’étude de cette langue. Je lui répondis dans la même langue qu’ayant l’obligation à sa majesté de nous en avoir