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des masses d’une grandeur énorme pour l’ornement de leurs sépulcres, et l’on en voit de très-grandes et de très-grosses colonnes dans quelques cours du palais. Cependant ils ne se servent nullement de ces marbres pour bâtir leurs maisons, ni même pour le pavé des salles du palais ; ils y emploient de grands carreaux de brique, qui sont à la vérité si luisans, qu’on les prendrait pour du marbre. Toutes les colonnes des bâtimens du palais sont de bois, sans autre ornement que le vernis ; on n’y voit pas d’autres voûtes que sous les portes et les ponts ; toutes les murailles sont de brique ; les portes sont couvertes d’un vernis vert fort agréable à la vue. Les toits sont aussi couverts de brique enduite d’un vernis jaune ; les murailles en dehors sont recrépies en rouge, ou de brique polie et fort égale ; en dedans, elles sont simplement tapissées de papier blanc que les Chinois savent coller avec beaucoup d’adresse.

» Après avoir traversé la cinquième cour, qui est extrêmement vaste, nous entrâmes dans la sixième, qui est celle des cuisines, où tous les hyas, ou gardes-du-corps et autres officiers de la maison impériale, c’est-à-dire ceux qui passent proprement pour ses domestiques, attendaient l’empereur pour l’accompagner lorsqu’il irait recevoir les respects des princes et des grands de l’empire. Nous attendîmes à la porte de cette sixième cour que sa majesté eût donné son audience de cérémonie.