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pez de la tête contre terre ! et tous frappèrent de la tête à chaque répétition de ce cri. Le même officier dit : Levez-vous. Tous s’étant levés, la même cérémonie fut répétée deux fois de suite. Il y eut ainsi trois génuflexions et neuf battemens de tête, respect qui ne se rend à la Chine qu’à l’empereur seul, et que tout le monde, depuis l’aîné même de ses frères jusqu’au moindre mandarin, lui rend exactement dans d’autres occasions. Les soldats et les ouvriers du palais qui ont reçu quelque gratification de sa majesté, demandent permission de la remercier, et font les neuf battemens de tête à la porte du palais. Cependant le peuple et les simples soldats sont rarement admis à cette cérémonie. On estime fort honorés ceux de qui l’empereur reçoit cette sorte de respect ; mais c’est une faveur singulière d’être admis à la rendre en sa présence. Cette grâce ne s’accorde guère que la première fois qu’on a l’honneur de voir sa majesté, ou dans quelque occasion considérable, ou à des personnes d’un rang distingué. En effet, lorsque les mandarins vont au palais de cinq en cinq jours pour lui rendre leur respect, quoiqu’ils le fassent toujours en habits de cérémonie, et qu’ils observent les mêmes formalités devant son trône, il ne s’y trouve presque jamais. Ce jour même, qui était le premier de l’année, il ne se montra point lorsque tous les chefs de l’empire étaient rassemblés pour lui rendre solennellement ce devoir. Son absence n’em-