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vaillent une partie des plus habiles artistes, tels que les peintres, les tourneurs, les orfèvres, les ouvriers en cuivre, etc. On nous y fit voir les instrumens de mathématiques que sa majesté avait fait placer dans des boîtes de carton assez propres. Il n’y avait pas d’instrumens fort considérables. C’étaient quelques compas de proportion, presque tous imparfaits ; plusieurs compas ordinaires, grands et petits, de plusieurs sortes ; quelques équerres et d’autres règles géométriques ; un cercle divisé, d’environ un pied de diamètre, avec ses pinnules. Tout nous parut assez grossier, et fort éloigné de la propreté et de la justesse des instrumens que nous avions apportés. Les officiers de l’empereur qui les avaient vus en convinrent eux-mêmes. Sa majesté nous fit dire d’examiner ces instrumens et leurs usages pour lui en donner le lendemain l’explication. Elle nous donna ordre d’apporter ceux que nous avions au collége, propres à mesurer les élévations et les distances des lieux, et à prendre les distances des étoiles.

» Outre les livres chinois qu’on voyait dans une armoire, la chambre était ornée de plusieurs tables chargées de bijoux et de raretés, de toutes sortes de petites coupes d’agate de diverses couleurs, de porphyre et d’autres pierres précieuses, de petits ouvrages d’ambre, jusqu’à des noix percées à jour avec beaucoup d’art. J’y vis aussi la plupart des cachets de sa majesté, qui sont tous dans un petit coffre de