Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 8.djvu/47

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

que tous les villages, notamment du premier, qui pourrait passer pour une petite ville, et qui est assez bien fortifié pour fermer aux Tartares le passage de ces défilés. Outre quantité d’arbres fruitiers qui se trouvent au milieu de ces rochers et de ces pierres, on y voit des jardins remplis de toutes sortes de grains et de légumes : rien ne demeure sans culture, lorsqu’on découvre un pouce de terre qui peut en recevoir. Les montagnes mêmes sont taillées en amphithéâtre, et semées dans tous les lieux qui promettent quelque chose à l’industrie des habitans.

Ailleurs il parle d’une espèce particulière de chèvres jaunes, qui sont propres à une partie de la Tartarie : ce ne sont ni des gazelles, ni des daims, ni des chevreuils : les mâles ont des cornes qui n’ont pas plus d’un pied de longueur, et qui sont épaisses d’un pouce à la racine, avec des nœuds à des distances régulières. Ils ressemblent à nos moutons par la tête, et aux daims par la taille et le poil ; mais ils ont les jambes plus minces et plus longues : ils sont extrêmement légers, et comme ils courent long-temps sans se lasser, il n’y a point de chiens ni de lévriers qui puissent les atteindre à la course : ils ont la chair tendre et d’assez bon goût ; mais les Chinois et les Tartares ignorent la manière de l’assaisonner. Ces animaux marchent en troupes fort nombreuses et s’arrêtent volontiers dans des plaines désertes, où l’on ne trouve