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de leur cœur, dit le P. Verbiest, ils considéraient ces faveurs de la famille royale comme un effet de la Providence qui veillait sur eux et sur le christianisme.

Dans l’espace de plus de six cents milles qu’on fit en avançant jusqu’à la montagne où se terminent ces voyages, et en retournant à Pékin par une autre route, l’empereur fit ouvrir un grand chemin à travers les montagnes et les vallées pour la commodité de la reine-mère qui voyageait en chaise ; il fit jeter une infinité de ponts sur les torrens, aplanir des sommets de montagnes, et couper des rochers avec un travail et des dépenses incroyables.

Gerbillon, dans son premier voyage, était à la suite d’une ambassade chinoise chargée d’aller à Sélinga marquer les limites respectives de la Chine et de l’empire russe. Il remarque que, dans la province de Petchéli, les parties les plus difficiles de la route sont pavées de grandes pierres : on suit, par divers détours, le pied des rochers sur lesquels règne des deux côtés un grand mur, avec des degrés pour monter, et des tours fortifiées. Dans plusieurs endroits, le mur est de pierre de taille : sa hauteur et son épaisseur sont remarquables. De temps en temps on rencontre des portes de marbre en forme d’arcs de triomphe, épaisses d’environ trente pieds, avec des figures en demi-relief autour du cintre. On voit un de ces monumens à l’entrée de pres-