trouver quelque chose qui soit digne d’attention, il faut passer au commencement du quinzième siècle, à l’ambassade qu’envoya Schah-Rokh, fils et successeur de Tamerlan, à l’empereur du Catay.
La relation de cette ambassade a été publiée par Thévenot, dans le quatrième tome de sa collection française : il nous apprend qu’elle fut composée en persan, mais sans nous en faire connaître le traducteur. Le temps de cette ambassade fut le règne de Ching-Tfu, troisième empereur chinois de la dynastie des Ming, fondée par Hongvu, qui avait chassé les Tartares mogols cinquante-un ans auparavant.
La description de l’audience donnée aux ambassadeurs de Schah-Rokh mérite d’être rapportée. Parmi les différens spectacles de magnificence orientale, celui-ci présente des traits singuliers.
Aussitôt que le jour parut, les tambours, les trompettes, les flûtes, les hautbois et les cloches commencèrent à se faire entendre : en même temps les trois portes s’ouvrirent, et le peuple s’avança tumultueusement pour voir l’empereur. Les ambassadeurs étant passés de la première cour dans la seconde, aperçurent un kiosk, où l’on avait préparé une estrade triangulaire, haute de quatre coudées, et couverte de satin jaune, avec des dorures et des peintures qui représentaient le simorg ou le phénix, que les Catayens nomment l’oiseau royal.