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pitale de la province de Fo-kien ; la rivière, qui est large d’un mille et demi, forme de petites îles en se divisant en plusieurs bras : toutes ces îles sont unies par des ponts qui ont ensemble huit lis et soixante-dix brasses chinoises de longueur. Le principal offre plus de cent arches, bâties de pierre blanche, avec des balustrades de chaque côté ; sur ces arches s’élèvent, de dix en dix pieds, de petits pilastres carrés, dont les bases ressemblent à des barques creuses : chaque pilastre soutient des pierres de traverse qui servent de support aux pierres de la chaussée.

Le pont de Tsuen-tcheou-fou l’emporte sur tous les autres : il est bâti à la pointe d’un bras de mer, qu’on serait obligé, sans ce secours, de passer dans des barques avec beaucoup de danger. Sa longueur est de deux mille cinq cent vingt pieds chinois ; sa largeur de vingt. Il est supporté par deux cent cinquante-deux grosses pierres, c’est-à-dire de chaque côté par cent vingt-six ; la couleur des pierres est grise, l’épaisseur égale à la longueur. Duhalde prétend que rien dans le monde n’est comparable à ce pont.

Dans les lieux où les Chinois n’ont pu bâtir des ponts de pierre, ils ont inventé d’autres méthodes pour y suppléer. Le fameux pont de fer (tel est le nom qu’on lui donne), à Koei-tcheou, sur la route d’Yun-nan, est l’ouvrage d’un ancien général chinois. Sur les deux bords du Pan-ho, torrent qui a peu de largeur, mais