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ches, trois ou quatre grandes pierres posées comme des planches sur des piles. Ces pierres ont quelquefois jusqu’à dix-huit pieds de long. On voit un grand nombre de ces derniers ponts sur le grand canal. On ne sera pas fâché de savoir de quelle manière les ouvriers chinois construisent leurs ponts. Après avoir maçonne les culées, ils prennent des pierres de quatre ou cinq pieds de longueur et larges d’un demi-pied, qu’ils posent alternativement debout et en travers, en observant que celles qui doivent faire la clef soient exactement horizontales. Ainsi, l’épaisseur du haut de l’arche n’est que celle d’une de ces pierres. C’est peu de chose sans doute, mais il n’y passe jamais de voitures à roues.

Comme le pont, surtout lorsqu’il est d’une seule arche, a quelquefois quarante ou cinquante pieds de largeur entre piles, et qu’il est ordinairement beaucoup plus haut que la rive, on forme aux deux bouts un talus divisé en petits degrés, dont chacun n’a pas plus de trois pieds de hauteur ; il s’en trouve néanmoins où les chevaux ne passent pas sans peine ; mais tout l’ouvrage est généralement fort bien entendu.

Les ponts, qui ne sont faits que pour la commodité du passage, sont ordinairement bâtis comme les nôtres, avec de grosses piles de pierres assez fortes pour rompre la violence du courant, et soutenir des arches si larges et si hautes, que le passage est aisé