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bras, ni garanties des accidens. On rencontre un double glacis dans le canal qui est entre Tchao-king-fou et Ning-po-fou. Les barques qu’on emploie dans ce canal sont construites en forme de gondoles, et leur quille est d’un bois assez dur et assez épais pour soutenir tout le poids du bâtiment.

Le long des canaux, on trouve partout, à la fin de chaque lieue, un tang ou corps-de-garde de dix à cinq soldats, qui se donnent réciproquement les avis nécessaires par des signaux. La nuit ils tirent une petite pièce de canon ; pendant le jour, ils s’entr’avertissent par une épaisse fumée, qu’ils font élever en l’air en brûlant des feuilles et des branches de pin dans de petits fourneaux de figure pyramidale, ouverts par en-haut.

Les Chinois ne sont pas moins magnifiques dans leurs quais et leurs ponts que dans leurs canaux. On ne saurait voir sans étonnement la longueur des quais et la grandeur des pierres dont ils sont bordés. Les ponts, comme on l’a déjà remarqué, sont admirables par leur hauteur et par leur construction. Comme le nombre en est fort grand, ils forment une perspective fort agréable dans les lieux où les canaux sont en droite ligne.

On voit à la Chine des ponts d’une seule arche demi-circulaire et bâtie de pierres cintrées, longues de cinq ou six pieds, sur cinq ou six pouces d’épaisseur ; quelques-unes sont anguleuses. D’autres ponts ont, au lieu d’ar-