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gent à pied. La plupart des mandarins qui sont rappelés de leurs emplois cherchent à se distinguer par des ouvrages de cette nature. On rencontre aussi des temples et des couvens de bonzes qui offrent pendant le jour une retraite aux voyageurs ; mais on obtient rarement la permission d’y passer la nuit, à la réserve des mandarins, qui jouissent de ce privilége. Il se trouve des personnes charitables qui font distribuer pendant la belle saison du thé aux pauvres voyageurs ; et pendant l’hiver, une sorte d’eau composée où l’on a fait infuser du gingembre. Les hôtelleries sont fort grandes et fort belles sur les grandes routes ; mais, dans les chemins détournés, rien n’est si misérable et si malpropre.

À chaque poste, on rencontre une maison qui se nomme Cong-houan, établie pour la réception des mandarins, et de ceux qui voyagent par l’ordre de l’empereur.

Sur les grands chemins on trouve, d’espace en espace, des tours hautes de douze pieds sur lesquelles il y a des guérites pour des sentinelles, et des pavillons qu’on lève pour signal en cas d’alarme. Ces tours sont faites de gazon ou de terre battue ; leur forme est carrée : elles ont des créneaux. Dans quelques provinces on y place, au sommet, des cloches de fer ; celles qui ne sont point sur la route de Pékin n’ont ni guérites ni créneaux. Les lois ordonnent qu’il y ait sur toutes les routes fréquentées des tours de cette espèce, de cinq en cinq lis,