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sonnes de distinction. On passe dans une autre cour, dont le fond offre d’abord une grande salle, où le mandarin rend la justice. Cette salle est suivie de deux autres, qui lui servent à recevoir les visites.

On trouve ensuite une troisième cour, où se présente une salle beaucoup plus belle que celle des audiences publiques. C’est le lieu où les amis particuliers du mandarin sont introduits. Les corps de logis qui l’environnent sont habités par les domestiques. Au delà de cette salle est une autre cour qui contient les appartemens des femmes et des enfans du mandarin, et qui n’a qu’une grande porte ; nul homme n’ose y pénétrer. Cette partie du palais est propre et commode. On y voit des jardins, des bosquets, des pièces d’eau, et tout ce qui peut plaire à la vue.

Les Chinois n’ont pas, comme les Européens, la curiosité d’orner et d’embellir l’intérieur de leurs maisons : on n’y voit point de tapisseries, de glaces, ni de dorures. Comme les mandarins tiennent leurs hôtels de l’empereur, et qu’il leur arrive quelquefois de se les voir ôter, ils ne font jamais de dépense extraordinaire pour les meubles. D’ailleurs, les visites ne se recevant que dans la grande salle qui est sur le devant de la maison, il n’est pas surprenant que les ornemens soient négligés dans les appartemens intérieurs, où ils seraient entièrement inutiles, parce qu’ils n’y seraient jamais vus de personne.