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et fort basses. Les toits sont faits de roseaux appliqués sur des solives ou des lattes.

Les hôtels des princes et des principaux mandarins, comme ceux des personnes opulentes, sont étonnans par leur vaste étendue ; la multitude de leurs cours et de leurs appartemens compense ce qui leur manque du côté de la magnificence et de la beauté. Ils sont composés de quatre ou cinq cours séparées par autant de corps de logis. Les ailes ne contiennent que des offices et des logemens pour les domestiques. Chaque façade a trois portes ; celle du milieu, qui est la plus grande, offre des deux côtés des lions en marbre. Devant la grande porte de la première cour est une place environnée d’une balustrade qui est revêtue d’un beau vernis rouge ou noir. Les côtés sont flanqués chacun d’une petite tour, d’où les tambours et d’autres instrumens de musique se font entendre à différentes heures du jour, surtout lorsque le mandarin sort de sa maison, ou qu’il entre, ou qu’il monte sur son tribunal.

Dans la première cour on voit une grande esplanade, où s’arrêtent ceux qui ont quelque requête à présenter. Les deux ailes sont composées de petits bâtimens qui servent de bureaux pour les officiers du tribunal. Au fond de la cour se présentent trois autres portes, qui ne s’ouvrent que quand le mandarin monte au tribunal. Celle du milieu est fort grande, et uniquement réservée pour les per-