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On compte plus de onze cents de ces monumens élevés à l’honneur des princes, des hommes et des femmes illustres, et des personnes renommées pour leur savoir et leur vertu. Il n’y a point de ville qui n’ait les siens.

Entre les édifices publics on peut nommer les salles bâties à l’honneur des ancêtres, les bibliothèques, et les palais des princes et des mandarins. Les bibliothèques, au nombre de deux cent soixante-douze, ont été bâties à grands frais, et ne manquent ni de livres, ni d’ornemens.

Mais la plus grande partie des palais, surtout les hôtels des kouangs et des mandarins, quoique bâtis aux dépens de l’empereur, n’ont guère plus de magnificence que les maisons des simples particuliers. L’empire chinois a des lois somptuaires, qui restreignent également le luxe des grands et des petits. Pendant le séjour que le père Le Comte fit à Pékan, un des principaux mandarins, il croit même que c’était un prince, s’étant fait bâtir une maison un peu plus belle que les autres, fut accusé devant l’empereur ; et la crainte du péril qui le menaçait lui fit prendre le parti de l’abattre avant que l’affaire fût jugée. Les maisons du commun des habitans sont d’une extrême simplicité ; on ne cherche qu’à les rendre commodes. Celles des riches sont ornées de vernis, de sculptures et de dorures qui les rendent riantes et agréables.

La manière de les bâtir est de commencer