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être si saillant, parce qu’il n’a point de second mur pour le soutenir. Le mur du rez-de-chaussée n’a pas moins de douze pieds d’épaisseur, et plus de huit pieds et demi par le haut : il est revêtu de porcelaine. La pluie et la poussière en ont un peu diminué la beauté ; mais on distingue encore que c’est de la porcelaine, quoique grossière. Des briques ne se seraient pas si bien conservées depuis trois cents ans.

L’escalier intérieur est petit et incommode, parce que les degrés en sont extrêmement hauts. Chaque étage est formé par d’épaisses solives qui se croisent pour soutenir le plancher, et qui composent une chambre dont le lambris est enrichi de diverses peintures, si les peintures chinoises, remarque le père Le Comte, sont capables d’orner un appartement. Les murs des étages supérieurs sont percés d’une infinité de petites niches, qui contiennent des idoles en bas-relief. Tous les étages sont de la même hauteur, à l’exception du premier, qui est plus haut que tous les autres. Le père Le Comte ayant compté cent quatre-vingt-dix marches, chacune d’environ dix pouces, la hauteur totale doit être de cent cinquante-huit pieds. Si l’on y joint celle du perron, celle du neuvième étage qui n’a point de degrés, et celle du toit, on peut donner à cette tour environ deux cents pieds depuis le rez-de-chaussée.

Le comble n’est pas une des moindres beautés