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cette nature. Ensuite on se prosterne à terre, et l’on offre de petits bâtons parfumés.

L’opinion commune sur l’origine de cette fête est qu’elle fut établie, peu de temps après la fondation de l’empire, par un mandarin, qui, ayant perdu sa fille sur le bord d’une rivière, se mit à la chercher, mais inutilement, avec des flambeaux et des lanternes, accompagné d’une foule de peuple dont il s’était fait aimer par sa vertu ; mais les lettrés donnent une autre origine à la fête des lanternes : ils président que l’empereur Kie, dernier monarque de la dynastie Hia, se plaignant de la division des nuits et des jours, qui rend une partie de la vie inutile au plaisir, fit bâtir un palais sans fenêtres, où il rassembla un certain nombre de personnes des deux sexes qui étaient toujours nues, et que, pour en bannir les ténèbres, il y établit une illumination continuelle de flambeaux et de lanternes, qui donna naissance à cette fête.

Les Chinois supposent que le nombre de neuf est le plus excellent de tous les nombres, et qu’il a la vertu de conférer des honneurs, des richesses et une longue vie : c’est dans l’espérance d’obtenir ces trois biens que le neuvième jour de la lune on s’assemble dans les villes, sur les tours et les terrasses, où l’on se réjouit avec ses parens et ses amis. Les habitans de la campagne prennent, pour lieu d’assemblée, les montagnes et d’autres lieux élevés.