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belle étoffe de soie fine et transparente, sur laquelle on a peint des fleurs, des arbres, et des figures d’hommes, qui, étant disposées avec beaucoup d’art, reçoivent une apparence de vie du grand nombre de lampes et de bougies qu’on met dans ces lanternes ; d’autres sont rondes, d’une corne bleue et transparente, qui plaît beaucoup à la vue. Le haut est orné de sculpture, et de chaque coin pendent des banderoles de satin de diverses couleurs.

Mais rien ne donne tant d’éclat à la fête que les feux d’artifice qui s’exécutent dans tous les quartiers de la ville. On prétend que les Chinois excellent dans cet art. Cependant le récit d’un feu d’artifice que l’empereur Khang-hi donna pour amusement à toute sa cour, et dont les missionnaires du palais furent témoins, ne nous offre pas, à beaucoup près, l’idée d’un talent en ce genre supérieur à ceux des artificiers européens.

On commença à mettre le feu à six cylindres plantés en terre, et d’où il s’éleva des flammes qui retombèrent d’environ douze pieds de hauteur, en pluie d'or ou de feu. Ce prélude fut suivi d’une sorte de chariot à bombes, soutenu par deux poteaux d’où il sortit une autre pluie de feu, accompagnée de plusieurs lanternes sur lesquelles on lisait diverses phrases en gros caractères, couleur de flamme de soufre, et d’une demi-douzaine de lustres en forme de colonnes. Dans un instant cette abon-