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cannes pour contenir le peuple ; deux massiers, avec des masses dorées en forme de dragons ; un grand nombre d’officiers de justice, les uns armés de fouets ; d’autres, de gaules plates, pour donner la bastonnade, d’autres de chaînes et de coutelas, ou parés d’écharpes de soie : enfin deux porte-étendards et le capitaine-général du cortége. Le vice-roi paraît enfin dans une grande chaise dorée portée par huit hommes, environnée de pages et de valets de pied. Il a près de sa personne un officier qui porte un grand éventail en forme d’écran. De quantité de gardes qui le suivent, les uns sont armés de masses polyèdres, et d’autres de sabres à longues poignées ; ensuite viennent plusieurs enseignes avec un grand nombre de domestiques à cheval, dont chacun porte quelque chose pour l’usage du mandarin, comme un second bonnet dans un étui, par précaution pour le changement de temps. Si c’est pendant la nuit qu’il doit sortir, on porte de grandes et belles lanternes, sur lesquelles on lit ses titres et ses qualités, pour imprimer à tous les spectateurs le respect qui lui est dû, et pour faire arrêter les passans ou lever ceux qui sont assis.

Le kouang militaire n’affecte pas moins de grandeur quand il sort : c’est ordinairement à cheval. Les harnais chinois sont d’une somptuosité extraordinaire : les mors et les étriers sont dorés ou d’argent ; la selle est très-riche, et la bride de gros satin piqué, large de deux