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Il est permis aux Chinois de garder aussi long-temps qu’ils le souhaitent les cadavres dans leurs maisons, sans que les magistrats puissent les obliger à les inhumer ; ainsi, pour faire éclater le respect et la tendresse qu’ils doivent à leur père, ils gardent quelquefois son corps pendant trois ou quatre ans. Leur siége, pendant tout ce temps de deuil, est un tabouret revêtu de serge blanche, et leur lif une natte de roseau près du cercueil. Ils s’interdisent l’usage du vin et de certains mets, n’assistent à aucun repas de cérémonie, et ne fréquentent pas les assemblées publiques. S’ils sont obligés de sortir en ville, ce qui n’arrive guère qu’après un certain temps, leur chaise à porteur est couverte de blanc ; cependant il faut enfin que le cadavre soit inhumé. Un fils qui négligerait de placer le corps de son père dans le tombeau de ses ancêtres serait perdu d’honneur, surtout dans sa famille ; on refuserait, après sa mort, de placer son nom dans la salle où on les honore. Les personnes riches ou de qualité qui meurent éloignées de leur province exigent que leur corps soit transporté au lieu de leur naissance ; mais, sans un ordre particulier de l’empereur qui leur permette de traverser les villes, ils doivent passer hors des murs.

Outre les devoirs du deuil et des funérailles, l’usage assujettit les familles chinoises à deux autres cérémonies relatives à leurs ancêtres. La première se pratique dans le Tsé-tang, salle