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portent un autre, et continuent de présenter du vin, tandis que le maître-d’hotel excite tout le monde à manger et a boire. Vingt ou vingt-quatre plats se succèdent ainsi sur chaque table avec les mêmes cérémonies. On est obligé de boire aussi souvent, mais on a la liberté de ne boire qu’autant qu’on veut ; et d’ailleurs les tasses sont alors fort petites. On ne lève point les plats de dessus la table à mesure qu’on a cessé d’en manger : ils y demeurent tous jusqu’à la fin du repas.

De six en six plats, ou de huit en huit, on sert du bouillon de viande ou de poisson, et une sorte de petits pains, ou de petits pâtés, qu’on y trempe avec les bâtons d’ivoire. Jusqu’alors on n’a mangé que de la viande ; mais on commence en ce moment à servir du thé. Les Chinois boivent leur vin chaud. Dans l’ordre du service, on observe de placer le dernier plat sur la table au moment que la comédie finit ; après quoi les convives se lèvent, et vont faire leur compliment au maître qui les conduit au jardin ou dans une autre salle, pour y converser jusqu’au fruit.

Dans l’intervalle, les comédiens dînent. D’un autre côté, les domestiques sont employés les uns à présenter de l’eau tiède aux convives pour se laver les mains et le visage, d’autres à desservir les tables et à préparer le dessert. Il consiste en vingt ou vingt-quatre plats de confitures, de fruits, de gelées, de jambons, de canards salés et séchés au soleil, qui sont un