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richement vêtus, entrent dans la salle, et saluent ensemble toute l’assemblée par de profondes inclinations, qui vont jusqu’à toucher quatre fois la terre du front. Cette cérémonie se fait au milieu des deux rangs de tables, le visage tourné vers une autre table fort longue, qui est au fond de la salle, et couverte de flambeaux et de cassolettes. Ensuite les comédiens se relèvent ; et l’un d’eux présente un grand livre qui contient en lettres d’or les titres de cinquante ou soixante comédies qu’ils savent par cœur, pour en laisser le choix au principal convive ; celui-ci s’excuse de choisir, et le renvoie poliment, avec un signe d’invitation, au convive suivant ; ce second l’envoie au troisième, et tous s’excusent. Enfin le premier convive à qui l’on a rapporté le livre l’ouvre, le parcourt des yeux, et choisit la pièce qu’il juge la plus agréable à l’assemblée ; les comédiens en font voir le titre à tout le monde, et chacun donne son approbation par un signe de tête. S’il y a quelque objection à faire contre le choix, telle que serait la ressemblance du nom de quelque convive avec celui d’un personnage de la pièce, les comédiens doivent en avertir celui qui choisit.

La représentation commence par une symphonie d’instrumens de musique, qui sont des bassins de cuivre ou de fer dont le son est aigu et perçant, des tambours de peau de buffle, des flûtes, des fifres et des trompettes,