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pan de sa veste pour en ôter la poussière.

Est-on assis, il faut exposer d’un air grave et sérieux le sujet de sa visite. On répond avec la même gravité et diverses inclinations. Il faut du reste se tenir fort droit sur sa chaise, sans s’appuyer contre le dossier, baisser un peu les yeux sans regarder de côté et d’autre, les mains étendues sur les genoux, et les pieds également avancés. Après un moment de conversation, un domestique proprement vêtu entre avec autant de tasses de thé qu’il y a de personnes : ici nouvelle attention pour observer exactement la manière de prendre la tasse, de la porter à la bouche et de la rendre au domestique. On sort enfin avec d’autres cérémonies. Le maître de la maison conduit l’étranger jusqu’à sa chaise, et quand on y est entré, il s’avance un peu pour attendre que les porteurs l’aient soulevée ; alors on lui dit adieu, et sa réponse consiste dans quelques expressions polies. On n’a pas trop de la vie entière pour posséder à fond une politesse si savante.

Les simples lettres que s’écrivent les particuliers sont sujettes à tant de formalités, qu’elles causent souvent de l’embarras aux lettrés mêmes. Si l’on écrit à une personne de distinction, on doit employer du papier blanc, plié et replié dix ou douze fois comme un paravent ; mais il doit être orné de petites bandes de papier rouge. On commence à écrire sur le second pli, et l’on met son