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visite est une personne égale par le rang, ou un mandarin du même ordre, sa chaise a la liberté de traverser les deux premières cours du tribunal, qui sont fort grandes, et de s’avancer jusqu’à l’entrée de la salle, où le maître de la maison vient le recevoir. En entrant dans la seconde cour, il trouve devant la salle, avec un parasol et un grand éventail, deux domestiques qui s’inclinent tellement l’un vers l’autre, en le conduisant, qu’il ne peut ni voir le mandarin ni en être vu. Ses propres domestiques le quittent aussitôt qu’il est sorti de sa chaise ; et le grand éventail étant retiré, il se trouve assez près du mandarin qu’il visite pour lui faire la révérence. C’est à cette distance que doivent commencer les cérémonies, telles qu’elles sont expliquées fort au long dans le rituel chinois. On apprend dans ce livre à quel nombre de révérences on est obligé, quelles expressions et quels titres on doit employer, quelles doivent être les génuflexions réciproques, les détours qu’on doit faire pour être tantôt à droite, et tantôt à gauche, car la place d’honneur varie suivant les lieux ; les gestes muets par lesquels le maître de la maison presse d’entrer, sans prononcer d’autre mot que tsin-tsin ; le refus honnête que l’on en fait d’abord en prononçant pou-can, je n’ose ; le salut que le maître de la maison doit faire à la chaise où l’on doit s’asseoir ; car il doit s’incliner devant elle avec respect, et l’éventer légèrement avec un