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donne toujours la première place au plus âgé de l’assemblée ; mais, s’il s’y trouve des étrangers, elle est accordée à celui qui est venu du pays le plus éloigné, à moins que le rang ou la qualité ne leur impose d’autres lois. Dans les provinces où la droite est la place d’honneur, on ne manque jamais de l’offrir ; dans d’autres lieux, la gauche est la plus honorable.

Quand deux mandarins se rencontrent dans la rue, s’ils sont d’un rang égal, ils se saluent sans sortir de leur chaise, et sans même se lever, en baissant d’abord leurs mains jointes, et les relevant ensuite jusqu’à la tête ; ce qu’ils répètent plusieurs fois, jusqu’à ce qu’ils se perdent de vue. Mais si l’un est d’un rang inférieur, il doit faire arrêter sa chaise, ou descendre, s’il est à cheval, et faire une profonde révérence. Les inférieurs évitent autant qu’ils le peuvent l’embarras de ces rencontres.

Rien n’est comparable au respect que les enfans ont pour leur père, et les écoliers pour leur maître : ils parlent peu et se tiennent toujours debout en leur présence. L’usage les oblige, surtout au commencement de l’année, au jour de leur naissance, et dans d’autres occasions, de les saluer à genoux, en frappant plusieurs fois la terre du front.

Les règles de la civilité ne s’observent pas moins dans les villages que dans les villes ; et les termes qu’on emploie, soit à la prome-