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Avant la conquête, les Chinois étaient passionnés pour leur chevelure, qu’ils pommadaient soigneusement. Ils étaient si passionnés pour cet ornement, que plusieurs préférèrent la mort à la loi qui leur fut imposée de se raser la tête comme les Tartares. Aujourd’hui ils laissent croître assez de cheveux sur le sommet de la tête pour les mettre en tresse. En été ils se couvrent la tête d’une espèce de petit chapeau ou d’un bonnet de la forme d’entonnoir ; le dehors est de rotang, travaillé très-finement ; le dedans est doublé de satin ; de la pointe de ce bonnet sort un gros flocon de crin rouge, qui le couvre et qui se répand jusque sur les bords : ce crin est une espèce de poil très-fin et très-clair, qui croît aux jambes de certaines vaches, et se teint d’un rouge vif et éclatant. Les mandarins et les lettrés ont une espèce de bonnet que le peuple n’a pas la liberté de porter ; il est de la même forme que l’autre, mais fait en carton, doublé ordinairement de satin rouge ou bleu, et couvert de satin blanc ; au-dessus flotte irrégulièrement un gros flocon de la plus belle soie rouge. Les personnes de distinction se servent souvent de la première de ces deux sortes de chapeaux, surtout quand elles vont à cheval et dans le mauvais temps, parce qu’il résiste à la pluie et qu’il est plus propre à les garantir du soleil par-devant et par-derrière. En hiver, ils portent une autre espèce de bonnet fort chaud, bordé de zibeline, d’hermine