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daient facilement les questions les plus subtiles.

Les vernis de la Chine, la porcelaine et cette variété de belles étoffes de soie qu’on transporte en Europe sont des témoignages assez honorables de l’industrie des Chinois. Il ne paraît pas moins d’habileté dans leurs ouvrages d’ébène, d’écaille, d’ivoire, d’ambre et de corail. Ceux de sculpture et leurs édifices, tels que les portes de leurs grandes villes, leurs arcs de triomphe, leurs ponts et leurs tours, ont beaucoup de noblesse et de grandeur. S’ils ne sont point parvenus au degré de perfection des ouvrages de l’Europe, il en faut accuser la mesquinerie chinoise, qui, mettant des bornes étroites à la dépense des particuliers, et restreignant le salaire des artises, n’encourage pas assez le travail et l’industrie.

Il est vrai qu’ils ont moins d’invention que nous pour les mécaniques : mais leurs instrumens sont plus simples ; et, sans avoir jamais vu les modèles qu’on leur propose, il les imitent facilement. C’est ainsi qu’ils font à présent des montres, des horloges, des miroirs, des fusils, des pistolets, etc.

Ils ont une si haute opinion d’eux-mêmes, que le plus vil Chinois regarde avec mépris toutes les autres nations. Dans leur engouement pour leur pays et pour leurs usages, ils ne peuvent se persuader qu’il y ait rien de bon ni rien de vrai que leurs savans aient ignoré. On s’efforce en vain de leur faire en-