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jusqu’à la ceinture, un teint brun et olivâtre, ils sont naturellement aussi blancs que les Européens, et l’on peut dire en général que leur physionomie n’a rien de désagréable. La plupart ont même la peau fort belle jusqu’à l’âge de trente ans. Les lettrés et les docteurs, surtout ceux de basse extraction, ne se coupent jamais l’ongle du petit doigt ; ils affectent de le laisser croître de la longueur d’un pouce, pour faire connaître qu’ils ne sont point dans la nécessité de travailler pour vivre. À l’égard des femmes, elles sont ordinairement d’une taille médiocre ; elles ont le nez court, les yeux petits, la bouche bien faite, les lèvres vermeilles, les cheveux noirs, les oreilles longues et pendantes, leur teint est fleuri ; il y a de la gaieté dans leur visage, et les traits en sont assez réguliers.

Les Chinois, en général, sont d’un caractère doux et facile. Ils ont beaucoup d’affabilité dans l’air et les manières, sans aucun mélange de dureté, d’aigreur et d’emportement. Cette modération se remarque jusque dans le peuple. Le père de Fontaney, jésuite, ayant rencontré au milieu d’un grand chemin un embarras de voitures, fut surpris, au lieu d’entendre prononcer des mots indécens, suivis comme en Europe d’injures et de coups, de voir les charretiers se saluer civilement, et s’entr’aider pour rendre le passage plus libre. Les Européens qui ont quelque affaire à démêler avec les Chinois doivent se garder de