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À To-li-fou, l’on fait des tables et d’autres ornemens de ce beau marbre jaspé dont on vient de parler, et qu’on tire principalement de la montagne de Tieu-sung. Les couleurs en sont si vives et si naturelles, qu’on les prendrait pour l’ouvrage d’un peintre habile.

Le Koeï-tcheou, quinzième et dernière province, est une des plus petites de l’empire. Elle est remplie de montagnes inaccessibles ; c’est pourquoi une partie est habitée par des peuples qui n’ont jamais été entièrement soumis. Les empereurs chinois, pour peupler cette province, y ont souvent envoyé des colonies. Elle contient un si grand nombre de forts et de places de guerre, avec des garnisons nombreuses, que les tributs qu’on en tire n’égalent point la dépense. Ses montagnes renferment des mines d’or, d’argent, de mercure et de cuivre. Entre les montagnes il y a des vallées agréables et assez fertiles, surtout auprès des rivières. Les denrées y sont à bon marché, mais non pas en si grande abondance que dans d’autres provinces, parce que la terre n’y est pas bien cultivée. On y nourrit beaucoup de vaches, de porcs, et les meilleurs chevaux de la Chine. Le nombre des oiseaux sauvages y est infini, et leur chair d’un excellent goût. Les étoffes de soie y manquent ; mais on y fabrique des tissus d’une espèce de chanvre : ils se portent en été.

C’est dans les provinces de Sé-tchuen, de Koeï-tcheou, de Hou-quang, de Quang-si, et