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pereur Kang-hi, informé que ce commerce rapportait une prodigieuse quantité d’or à quelques mandarins, défendit sous peine de mort toute communication avec ces peuples. Cependant les gouverneurs voisins entretiennent encore dans les montagnes des liaisons furtives par leurs émissaires secrets, quoique les profits de ce commerce clandestin soient moins considérables qu’autrefois. Les montagnards ne paraissent presque jamais, si ce n’est pour fondre par intervalles sur quelques villages voisins. Ils sont si lâches et si mal disciplinés, que cinquante Chinois en mettraient mille en fuite. Depuis quelque temps néanmoins une partie d’entre eux a la liberté d’habiter quelques villages dans les plaines, en payant un tribu à l’empereur ; d’autres s’engagent au service des Chinois, surtout dans l’est et dans le sud de l’île, pour la garde des troupeaux ou la culture des terres. Ils sont généralement difformes, de petite taille et de couleur rougeâtre. Les hommes et les femmes portent leurs cheveux passés dans un anneau sur le front, et par-dessus un petit chapeau de paille ou de rotang, d’où pendent deux cordons qu’ils nouent sous le menton. Ils sont vêtus comme les naturels de Formose. Leurs armes sont l’arc et la flèche, dont ils ne servent pas avec beaucoup d’adresse, et une espèce de coutelas qu’ils portent dans un petit panier attaché derrière eux à la ceinture. C’est le seul instrument qui leur sert à