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L’air y est très-malsain dans la partie méridionale, et l’eau très-dangereuse à boire, si l’on n’a pris le soin de la faire bouillir auparavant. Les meilleurs bois, soit d’odeur, soit pour les ouvrages de sculpture, viennent des montagnes de Hay-nan : tels sont le bois d’aigle, le hoa-li, que les Européens nomment bois de rose ou de violette, et une sorte de bois jaune très-beau et incorruptible : on en fait des colonnes qui sont d’un prix immense lorsqu’elles ont une certaine grosseur, et qu’on réserve, comme le hoa-li, pour le service de l’empereur. Khang-hi fit bâtir de ce bois un palais destiné pour sa sépulture.

L’île de Hay-nan produit, avec la plupart des fruits qui sont propres à la Chine, beaucoup de sucre, de tabac et de coton ; l’indigo y est fort commun, aussi-bien que les noix d’arec, et le poisson sec et salé. On y voit venir de Canton, tous les ans, vingt ou trente jonques pour le commerce de ces marchandises : de sorte, que Hay-nan, par sa situation, par sa grandeur et par ses richesses, peut être mise au rang des principales îles de l’Asie. Sur le rivage de la côte sud de l’île on trouve des plantes marines et des madrépores de toutes les espèces : on y voit aussi quelques arbres qui donnent le sang-de-dragon, et d’autres dont on fait distiller par incision un suc blanchâtre, qui devient rouge en durcissant, mais qui n’a aucun rapport avec la gomme ou les résines. Cette matière, jetée dans une