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de coquillages et d’insectes de mer. Toutes les bandes se mêlent sur le rivage ; mais au signal que les maîtres donnent en frappant sur un bassin, elles retournent chacune à la barque d’où elles sont sorties, comme les pigeons à leur colombier.

On pêche sur les côtes des poissons de toutes les espèces, des huîtres, des homards, des crabes exquis, et des tortues d’une grosseur extraordinaire.

Les habitans de cette province sont renommés par leur industrie. Quoiqu’ils soient peu inventifs, ils imitent avec beaucoup d’habileté : on ne leur montre pas d’ouvrages de l’Europe qu’ils ne contrefassent parfaitement.

La province de Quang-ton est la plus considérable de la Chine. Son gouvernement est le plus important de l’empire. Elle est divisée en dix districts, qui contiennent dix villes du premier ordre, et quatre-vingt-quatre tant du second que du troisième, sans y comprendre les forts ou les places de guerre, la ville de Macao, et plusieurs îles grandes et petites.

Quang-tcheou-fou, que les Européens ont nommée Canton, est une des villes les plus opulentes et les mieux peuplées de la Chine : elle est située sur le Ta-ho, une des plus belles rivières de ce grand empire. Dans son cours, depuis la province de Quang-si, elle reçoit une autre rivière, qui la rend assez profonde pour porter de grands bâtimens depuis