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redoutable que celle des autres provinces.

L’ancienne route qui conduisait à la capitale est un ouvrage qui cause de l’étonnement ; il fut achevé avec une promptitude incroyable, par plus de cent mille ouvriers qui égalèrent et aplanirent les montagnes ; ils firent des ponts pour la communication de l’une à l’autre, avec des piliers d’une hauteur proportionnée pour les soutenir dans les endroits où les vallées étaient trop larges. Quelques-uns de ces ponts sont si hauts, qu’on ne peut jeter sans horreur la vue sur le précipice : il y a des deux côtés des garde-fous pour la sûreté des voyageurs. On trouve, à certaines distances, des villages et des hôtelleries.

Le Sé-tchuen est la onzième province de la Chine : le grand fleuve Yang-tsé-kyang, qui la traverse, y répand la fertilité. On vante ses richesses en soie, en fer, en étain et en plomb, en ambre, en cannes à sucre, en excellentes pierres d’aimant, en lapis-lazuli : les oranges et les citrons y sont en abondance. On estime beaucoup les chevaux du pays pour leur beauté, quoique de petite taille, et pour leur vitesse à la course ; on y voit aussi quantité de cerfs, de daims, de perdrix, de perroquets, et une espèce de poules qui sont revêtues de duvet frisé au lieu de plumes ; elles sont petites, et ont les pieds courts : les dames chinoises en font beaucoup de cas.

Cette province produit beaucoup de musc.