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porte, en chinois, le nom de reine des fleurs, et qui est fort estimée : elle ressemble à la rose ; mais, quoique beaucoup plus belle, elle a une odeur moins agréable ; ses feuilles sont plus longues, sa tige est sans épines, et sa couleur est un mélange de blanc et de rouge, quoiqu’il s’en trouve aussi de rouges et de jaunes ; l’arbrisseau qui la porte ressemble au sureau.

De la laine des brebis et du poil des chèvres on fabrique une étoffe fort jolie et fort recherchée ; on ne se sert que du poil qui croît à ces animaux pendant l’hiver, et qui, étant plus près de la peau, est plus délicat.

Si-ngan-fou, où les empereurs chinois ont résidé pendant plusieurs siècles, est, après Pékin, une des plus grandes villes, des plus belles et des mieux peuplées de la Chine ; elle est située dans une grande plaine : c’est le séjour du tsong-tou de Chen-si et Sé-tchuen. Le commerce y est considérable, surtout celui des mulets, qui se vendent ensuite à Pékin jusqu’à cinq ou six cents francs. C’est dans cette ville qu’on tient en garnison les principales troupes tartares destinées à la défense du nord de la Chine ; elles y sont commandées par un tsian-kian, ou général de leur nation, qui habite, avec ses soldats, un quartier séparé des autres par un mur. Les gens du pays sont plus robustes, plus braves, plus hardis, et même de plus haute taille que le commun des Chinois, ce qui rend leur milice plus