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nes sont inépuisables. On y connaît aussi des mines d’or, qu’il n’est pas permis d’ouvrir. On en trouve une si grande quantité dans le sable des rivières et des torrens, qu’une partie des habitans en subsistent en le recueillant. Un grand nombre de carrières produisent une sorte de pierre molle ou de minéral, nommée hiang-hoang, d’un rouge qui tire sur le jaune, et marquetée de petits points noirs : on en fait des vases de toutes sortes de formes. Les médecins prétendent que le vin qu’on y verse devient un souverain remède contre le plus subtil poison, contre les fièvres malignes et contre les chaleurs de la canicule. Le pays produit aussi de petites pierres d’un bleu noirâtre, mêlé de petites veines blanches, qu’on fait prendre en poudre pour fortifier la santé et prolonger la vie.

Les cerfs et les daims vont par troupes dans toutes les parties de la province ; on y voit quantité d’ours, de taureaux sauvages et d’animaux semblables aux tigres, dont la peau est fort estimée ; une espèce de chèvre dont on tire le musc ; des moutons à queue longue et épaisse, dont la chair est d’un excellent goût, et une espèce singulière de chauves-souris, que les Chinois préfèrent aux meilleurs poulets ; elles sont de la grosseur d’une poule.

L’oiseau qu’on nomme poule d’or, et dont on vante beaucoup la beauté, est assez commun dans cette province. Il y croît toutes sortes de fleurs, particulièrement celle qui