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sont très-peuplées. Quelques-unes ont des ports commodes pour les jonques chinoises, qui de là passent à la Corée et au Leao-tong. Le grand canal impérial traverse une partie de la province qui est aussi arrosée par quantité de lacs, de ruisseaux et de rivières, et d’une fertilité extraordinaire. Cette abondance ne peut être interrompue que par une trop grande sécheresse, car il pleut rarement, ou par les ravages des sauterelles.

Kio-seu-kieu, ville de cette province, est fameuse par la naissance de Confucius. On y a élevé plusieurs monumens qui rendent témoignage de la vénération publique pour la mémoire de ce grand homme.

Le Chan-si, la neuvième province, est séparée de la Tartarie au nord par la grande muraille. Quoique parmi les montagnes dont elle est pleine il y en ait quelques-unes d’affreuses et d’incultes, la plupart ont été défrichées à l’aide des terrasses qu’on y a taillées du pied jusqu’au sommet, et sont entièrement couvertes de blé. On y trouve, dans plusieurs endroits, jusqu’à six ou sept pieds de bonne terre, et les sommets forment de très-belles plaines. Elles ne sont pas moins remarquables par leurs mines de houille, qui ne peuvent être épuisées. On brûle ce minéral, ou en morceaux tel qu’il sort de la terre, ou en mottes qu’on fabrique en le réduisant en poudre et le pétrissant. Le bois à brûler est rare dans ce pays. Le riz n’y croît pas facilement, parce que les canaux ne