Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 8.djvu/232

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

peut dire que cette province est en état de fournir presque elle seule à bon compte des étoffes de toutes les sortes au Japon, aux Philippines et à l’Europe.

Tout ce qui est nécessaire à la vie s’y trouve en abondance. On vanté beaucoup ses écrevisses. Ses lacs nourrissent le poisson doré. Ses mousserons se transportent dans toutes les parties de l’empire. Salés et séchés, ils se conservent dés années entières et pour les manger aussi frais que s’ils venaient d’être cueillis, il suffit de les faire un peu tremper dans l’eau. C’est du Tché-kiang que viennent les meilleurs jambons. On y trouve l’arbre qui porte du suif, et l’arbrisseau à fleurs blanches qui ressemble au jasmin. Une seule de ses fleurs suffit pour parfumer une maison entière.

Le Tché-kiang abonde en forêts de bambous ; ils ont assez de grosseur et de force pour soutenir de pesans fardeaux. Malgré leur dureté ils se fendent aisément en filets très-déliés dont on fait des nattes, des peignes, des boîtes et d’autres petits ouvrages. Comme les bambous sont naturellement percés ils servent aussi à faire des tuyaux pour la conduite des eaux, et des tubes, des étuis ou des supports pour les lunettes d’approche, etc.

Ning-po-fou, que les Portugais ont nommé Liampo, est un excellent port sur la côte orientale du Tché-kiang, vis-à-vis les îles du Japon. Il est situé au confluent de deux pe-