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forme d’amphithéâtres, ou de terrasses placées l’une au-dessus de l’autre, et semées de riz. Dans les plaines, le riz est arrosé par de petits canaux dérivés des grandes rivières, des torrens et des fontaines qui viennent des montagnes, et que les laboureurs ménagent avec beaucoup d’habileté. Ils ont le secret d’élever l’eau jusqu’au sommet des plus hautes montagnes, et de la conduire de l’une à l’autre par des tuyaux de bambous, qu’on trouvé en quantité dans cette province.

Outre les productions communes à la plupart des autres provinces, la province de Fo-kien est enrichie par son commerce avec le Japon, les îles Philippines, Formose, Camboge, Siam, etc. On y trouve du musc, des pierres précieuses, du vif-argent, des étoffes de soie, des toiles, de l’acier, et toutes sortes d’ustensiles qui s’y fabriquent en perfection. Elle tire des pays étrangers des clous de girofle, de la cannelle, du poivre, du bois de sandal, de l’ambre gris, du corail et d’autres marchandises de cette nature. Ses montagnes sont couvertes d’arbres propres à la construction des vaisseaux, et contiennent des mines d’étain et de fer. On assure qu’il s’y en trouvé même d’or et d’argent. Entre ses fruits, les oranges y sont excellentes et plus grosses que celles de l’Europe ; elles ont l’odeur et le goût du raisin muscat. Leur écorce, qui se pèle aisément, est épaisse et d’un jaune doré : on les confit pour les transporter dans les autres provinces. Le Fo-