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qui s’y trouvent plus commodément que dans leurs propres maisons. On trouve dans les livres chinois un ancien proverbe dont le père Duhalde rapporte les termes : Chang-yeou-tien-tang, Yia-yeou-sou-hang, c’est-à-dire, le paradis est en haut, mais Sou-tckeou et Hang-tcheou sont en bas. En effet, ces deux villes sont le paradis terrestre de la Chine. On donne aux murs plus de quatre lieues de circonférence : ils ont six portes du côté de la terre, et six autres sur l’eau. Les faubourgs s’étendent fort loin sur les bords des canaux, et les barques sont autant de maisons flottantes, rangées sur l’eau en différentes lignes, l’espace de plus d’une lieue. On en voit de la grandeur d’un vaisseau du troisième rang. Quoique la multitude des négocians y soit incroyable, il ne s’élève jamais entre eux le moindre démêlé.

Le Kiang-si, la troisième province, est remplie de torrens, de rivières, de lacs, qui abondent en poisson. La fleur de lien-hoa, si renommée à la Chine, croît presqu’à chaque pas dans cette province. Les montagnes dont elle est environnée sont couvertes de bois, de simples et d’herbes médicinales, tandis que leur sein renferme des mines d’or, d’argent, de plomb, de fer et d’étain. On y fabrique les plus belles étoffes de soie ; le vin de riz qu’on y fait passe pour délicieux ; mais ce qui la rend encore plus célèbre, c’est sa belle porcelaine, qui se fabrique à King-té-tching. C’est