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ne lui sont pas comparables ; ce n’est presque que du feutre fait sans tissu. On ne peut rien voir de plus naturel que les fleurs artificielles qui se font à Nankin, avec la moelle d’un arbrisseau nommé tong-tsao, dont le commerce est considérable. L’encre de Nankin vient de Hoeï-tcheou, ville de la même province, dont le district est rempli de grands villages, presque uniquement peuplés d’ouvriers qui travaillent à la composition des bâtons d’encre. On en voit de toutes sortes de formes.

Sou-tcheou-fou, dans la même province, est une des plus belles et des plus agréables villes de la Chine. Les Européens la comparent à Venise : elle n’est éloignée de la mer que de deux journées par eau ; le bras de la rivière et les canaux sont capables de recevoir les plus grandes barques. Ensuite deux ou trois jours suffisent aux plus petits vaisseaux pour se rendre au Japon, où ils exercent le commerce, de même qu’avec toutes les provinces de l’empire. Les broderies et brocarts qui se font à Sou-tcheou-fou sont fort recherchés pour leur excellente qualité, et la modicité de leur prix. C’est d’ailleurs le siége du vice-roi de la partie orientale de cette province. Son district est charmant, fort riche, bien cultivé, rempli d’habitations, de villes et de bourgs, qui se présentent sans cesse à la vue. Il abonde en rivières, en canaux, en lacs, couverts de barques magnifiques, dont quelques-unes servent de logement à des personnes de qualité,