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pour celles qui viennent des pays étrangers, ou qui ont été présentées à l’empereur par de grands princes, et qui sont conservées pour l’usage de sa majesté et de ses enfans. Dans une autre, on garde le meilleur thé de toutes les espèces, avec les simples et les drogues les plus estimées. Quelque idée qu’on veuille nous donner de la magnificence chinoise, il ne paraît pas que ces cabinets de rareté puissent valoir le Muséum d’histoire naturelle de Paris.

Aux deux côtés du palais, qui n’est proprement que pour la personne de l’empereur, on en voit dix-sept autres, dont plusieurs sont assez beaux et assez vastes pour servir de logemens à de grands princes. Pour se faire une plus juste idée de leur situation, il faut observer que l’espace renfermé par le mur intérieur est divisé en trois parties par de hautes murailles qui s’étendent du sud au nord. Le palais impérial occupe le centre de cet espace, et les palais collatéraux en sont comme les ailes. Ces palais particuliers sont séparés l’un de l’autre par des murailles de la même forme, et composés chacun de quatre appartemens, avec des cours et une grande salle au centre, qui a son escalier et sa galerie de marbre blanc, comme celles du palais impérial, quoique beaucoup moins étendue. De toutes parts les cours sont ornées de salons et de chambres dont l’intérieur est revêtu d’un vernis rouge entremêlé d’or et d’azur.

Tous ces édifices sont couverts de tuiles