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la porte du palais ou devant les salles impériales, avec les mêmes formalités et le même respect que si le monarque était assis sur son trône.

Cette cour d’assemblée est la plus grande du palais. Sa longueur est au moins de trois cents pieds sur deux cent cinquante de largeur. Au-dessus de la galerie qui l’environne est le magasin des raretés impériales, différent du trésor ou de la chambre des revenus de l’empire, qui est dans le Hou-pou, un des tribunaux suprêmes. Le magasin des raretés s’ouvre dans certaines occasions, telles que la naissance d’un prince qui doit hériter de la couronne, la création d’une impératrice, d’une reine, etc. On conserve dans un cabinet les vases et les autres ouvrages de différens métaux ; dans un autre, de grosses provisions de belles peaux ; dans un troisième, des habits fourrés de peaux d’écureuils gris, de renards, d’hermines et de martres, dont l’empereur fait quelquefois présent aux seigneurs de son empire. Il y a une salle pour les pierres précieuses, les marbres rares et les perles qui se trouvent en divers endroits de la Tartarie ; mais la plus grande, qui est divisée en deux étages, contient les armoires où l’on renferme les étoffes de soie qui se fabriquent, pour l’usage de l’empereur et de sa maison, à Nankin, à Hang-tcheou-fou et à Sa-tcheou-fou, sous la direction d’un mandarin. Trois autres chambres servent pour les armes et les selles qui se font à Pékin, et