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ses bêtes farouches, telles que des sangliers, des ours, des tigres et d’autres animaux, chacun dans une loge particulière, qui n’a pas moins de beauté que de grandeur ; au milieu de ce parc sont cinq petites collines, deux à l’est, deux à l’ouest, et la cinquième au milieu des quatre autres, mais plus élevée : leur forme est ronde et leur pente égale. C’est un ouvrage de main d’homme formé de la terre qu’on a tirée du fossé et du lac, et couvert d’arbres fort bien ordonnés. Le pied de chaque arbre est entouré d’une sorte de piédestal rond ou carré, qui sert de gîte aux lapins et aux lièvres dont ces collines sont remplies. L’empereur prend souvent plaisir à visiter ce lieu pour voir courir les daims et les chèvres, et pour entendre le chant des oiseaux. À quelque distance est un bois fort épais, au bout duquel, près de la muraille nord du parc, on voit trois maisons de plaisance, avec de fort belles terrasses qui communiquent l’une à l’autre. C’est un édifice véritablement royal, et l’architecture en est exquise ; il forme le dix-huitième appartement sous le nom de Palais de longue vue. Un peu plus loin se présente un autre portail, qui fait le dix-neuvième appartement, qui se nomme la haute Porte du nord ; on passe de là dans une longue et large rue, bordée de palais et de tribunaux, après laquelle on trouve un autre portail à trois arches, qui se nomme le Portail du repos du nord. C’est le vingtième et le